Je viens de découvrir ce reportage sur le stress, rediffusé récemment sur France 5, et je vous conseille grandement de le visionner avec attention si vous êtes concerné par le stress, car votre santé et votre durée de vie sont réellement en jeu, c’est scientifiquement prouvé.
Plusieurs études menées en parallèle concernant le stress dans des populations hiérarchisées, l’une sur une population de 28000 agents de la fonction publique en Grande Bretagne (étude menée par Michael Marmont, faculté de Médecine University College à Londres), une autre sur une population de babouins au Kenya (étude menée depuis plus de 30 ans par Robert Sapolsky neurobiologiste à l’université de Stanford, Californie), une autre encore sur une population de macaques en captivité aux Etats-Unis (étude menée par Carole Shively, Université de Wake Forest), pour ne citer que ces trois là. Ces trois études amènent à la même conclusion :
« Là où on s’y attendait le moins, le stress peut avoir des conséquences très néfastes. Le stress chronique peut avoir un effet aussi bête et méchant que tuer certains de vos neurones. L’impact du stress se fait sentir au plus profond de nous : il détériore notre cerveau, il épaissit notre taille, et il fait même s’effilocher nos chromosomes. »
« Ce n’est pas un concept abstrait, un problème qu’on peut remettre au lendemain, il faut s’en soucier dès aujourd’hui ».
Ce reportage étonnant nous parle principalement du stress dans une hiérarchie. La position sociale chez un humain comme chez un babouin détermine son taux d’hormone du stress. Ces deux populations ont la particularité d’avoir en commun des stress qu’elles se sont créé, non indispensables à la survie, contrairement au stress que subissent les autres espèces animales. Un embouteillage ou des contraintes de travail pour les humains, des bagarres pour occuper le temps et montrer sa supériorité pour les babouins.
Chez les babouins, le male dominant a un taux bas d’hormone de stress, et le taux est élevé chez le dominé, chez qui le rythme cardiaque et la tension sont également élevés. En gros, si vous êtes un babouin stressé et en mauvaise santé, vous avez une tension artérielle élevée, un taux important d’hormones du stress, un système immunitaire affaibli, un système reproducteur plus susceptible de se détraquer, et la chimie de votre cerveau représente des similitudes avec celle d’un humain dépressif. Tout cela n’annonce pas une vieillesse longue et heureuse…
Il en est exactement de même chez l’homme : plus vous êtes en bas de la hiérarchie, plus le risque de maladies, surtout cardiaques est grand. Ceux qui sont au 2ème rang sont plus menacés que ceux du 1er rang, ceux du 3ème rang sont plus menacés que ceux du 2ème rang, et ainsi de suite. La personne en bas de la hiérarchie est totalement exposée au stress malgré les conditions d’emploi stables de la population testée.
L’étude sur les babouins a également démontré, suite à la disparition des mâles dominants décimés par la tuberculose, que dans la population restante composée en majorité de femelles et de males non dominants, la hiérarchie a disparu et les relations entre babouins se sont nettement améliorées. Les taux de stress ont diminué ainsi que les problèmes de santé. 20 ans plus tard, l’étude de cette population démontre qu’elle a su évoluer et prospérer sans stress, contrairement aux populations de babouins voisines.
Pourquoi notre stress est-il mauvais, contrairement à celui des autres espèces ?
Quand on cherche à sauver sa vie, et donc en situation de stress, les fonctions essentielles prennent le dessus : les poumons s’emballent pour envoyer d’énormes quantités d’oxygène dans le sang. Le cœur s’accélère pour transporter l’oxygène à travers le corps et permettre aux muscles de réagir instantanément. La tension artérielle doit augmenter pour fournir cette énergie. Pour un animal, quand il a réussi à s’échapper, sa réaction au stress s’arrête immédiatement, mais pas chez l’homme ! De plus, l’homme déclenche les mêmes réactions physiques pour des situations non dangereuses et souvent même anodines.
En situation de stress, le corps désactive les fonctions non essentielles y compris le système immunitaire : cette mise en veille du système immunitaire permet aux bactéries présentes dans le corps de s’en donner à cœur joie ! Le stress anéantit la capacité du corps à se réparer et perturbe sa capacité à cicatriser.
L’augmentation de la tension abime les artères, ce qui crée des plaques, les artères ne se dilatent plus, l’apport de sang n’arrive plus jusqu’au cœur, d’où le risque de crise cardiaque. Le stress social ou psychologique peut boucher les artères, entraver la circulation du sang et mettre le cœur en danger.
« Le stress que vous subissez aujourd’hui a des conséquences sur votre santé dans les années à venir. »
Vers la fin du reportage, une étude menée par Elisabeth Blackburn, (Université de Californie, San Francisco) sur des mamans d’enfants handicapés, démontre même que pour chaque année passée à s’occuper d’un enfant chroniquement malade, ces mamans vieillissent de 6 ans ! C’est un réel vieillissement médical provoqué par un stress chronique, en détruisant les « télomères » qui protègent nos chromosomes en les empêchant de s’effilocher.
Que faire pour éviter cela ?? Quels sont les ingrédients qui réduisent le stress et favorisent la longévité ? La réponse du reportage est incroyable : la compassion, le fait de se soucier des autres, pourraient compter parmi les facteurs les plus importants susceptibles d’allonger la durée de vie, d’augmenter l’activité de la « télomérase » qui fait en sorte que nos cellules se régénèrent. Ainsi la sociabilité et l’entraide, pourraient aider à réparer nos cellules, à vivre plus longtemps et en meilleure santé.
La conclusion de ce reportage souligne que pour vivre sans stress, « il faut donner plutôt que de recevoir ». Si nous pouvions tous suivre ce sage conseil, qui parait si simple à suivre, nous pourrions vivre longtemps, heureux et en bonne santé. Les babouins y sont bien arrivés, pourquoi pas nous?
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