J’ai eu la chance d’assister hier soir à la conférence de Philippe Gabilliet, Vice-Président de la Ligue des Optimistes de France (*) sur le thème du « courage de l’Optimisme ». Avec beaucoup d’humour et de réalisme, ce grand orateur nous a offert une belle démonstration d’optimisme. Si vous avez l’occasion d’assister à l’une de ses conférences, foncez, ça vaut vraiment le coup !
Autant je suis persuadée que même un soupçon d’optimisme peut suffire au malade pour qu’il se battre contre la maladie, pour qu’il souffre moins, et pour qu’il guérisse, autant je suis convaincue qu’il faut un capital d’optimisme illimité pour être thérapeute.
Comment être un bon thérapeute si on n’est pas persuadé que chaque personne a toutes les chances de guérir, même si le combat est long, même si le chemin est difficile, même si tout semble « perdu d’avance ». Parfois on échoue, c’est certain, mais comment soigner ou soulager sans être optimiste ? Cela me parait totalement impossible ! L’optimisme et les pensées positives sont indispensables au thérapeute pour faire du bon travail et amener le patient au but recherché : le mieux-être, le soulagement, la rémission et si possible la guérison.
Dans le cadre du Comité contre les Maladies Respiratoires, je côtoie de nombreuses personnes atteintes d’une maladie appelée la BPCO : Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive. Maladie du fumeur ou du travailleur exposé aux produits chimiques, maladie qui crée un rétrécissement des voies respiratoires et des bronches. Cette maladie est « irréversible », c’est souvent leur pneumologue qui leur annonce ce terrible verdict et prononce parfois ce terrible mot : IRREVERSIBLE… Ces personnes ont toutes un souvenir très fort du jour où on leur a annoncé cette BPCO, et ceux qui ont entendu ce mot « irréversible » ont subi un terrible choc. Vais-je mourir ? Au mieux, vais-je devoir vivre sous oxygène toute ma vie du matin au soir ?
Non, bien sûr que non, ce n’est pas une fatalité. Après avoir suivi quelques cours de gymnastique respiratoire, et appris quelques techniques pour utiliser au mieux leur capacité respiratoire restante, et après une pratique quotidienne d’une activité physique, la grande majorité d’entre eux quittent leur bouteille d’oxygène en quelques mois ou quelques semaines et marchent des kilomètres par jour, chose qu’ils n’avaient jamais fait avant la maladie.
Pourquoi utiliser ce terrible mot de « maladie irréversible » ? Comme pour toutes les maladies qui touchent aux poumons, la BPCO est également accompagnée d’une phase de dépression (ce qui parait parfaitement logique à tout praticien de médecine chinoise), est-il vraiment indispensable de dire au malade déprimé qui vient de découvrir sa maladie que celle-ci est irréversible, un point c’est tout ?
Oui, l’optimisme est indispensable au thérapeute, même si celui-ci rencontre tous les jours des cas très graves et voit mourir bon nombre de ses patients. Car si le thérapeute est pessimiste et ne croit pas à l’amélioration ou à la guérison, comment le patient pourrait-il lui-même être optimiste et penser qu’il a une infime chance de s’en sortir ?
Alors ne mélangeons pas optimisme et utopisme, soyons optimistes en prenant en compte toutes les difficultés que le patient va rencontrer, et que nous allons nous-même rencontrer, prenons en compte tous les risques potentiels, mais soyons optimistes et ne doutons jamais du but à atteindre : le mieux-être, le soulagement, la rémission et si possible la guérison.
(*) Site de la ligue des optimistes de France : www.liguedesoptimistes.fr